Je te dois mon éveil aux couleurs automnales,
Ma douce solitude au milieu des bruyères,
La raison d'exister dans les horizons pâles
Assis sur les rochers, au son des sons d'Hier.
Quelle belle bouffée quand j'ai pris re-naissance
Aux bords du Morbihan ou sur les Monts d'Arrée !
Quelle illumination que ces rayons qui dansent
Au coucher du soleil, sur les flots déchaînés !
Je me revois rêvant à la Pointe Saint Mathieu,
Bercé par les échos de l'ancienne abbaye,
Ou marchant sur les rocs de Brignogan la bleue
Et, face au minéral, me sentir si petit.
Mes pas s'entendent encore près du Gouffre du Diable
En forêt d'Huelgoat où les chants suivent l'eau
Et ils se sont perdus sur les langues de sable
De Sainte-Anne-la-Palud, Crozon ou Saint-Malo.
Mais aujourd'hui je marche dans les rues de ma ville
Qui ne parle sa langue qu'en occasions guindées,
Je sais que je devrai m'en aller vers les îles
Aux racines celtiques de mon Humanité.
Breton au coeur ouvert, esprit hospitalier,
Depuis mon arrivée mon pays m'a appris
Où l'on devait chercher la vraie chaleur, cachée,
Bien en deçà des gestes, au-delà des mots dits.
Je suis là où je suis, et là je veux mourir,
Sous la terre des bardes je trouverai repos,
Mais avant je veux vivre, aimer et puis vieillir
A l'ombre de tes aulnes, au chant de tes oiseaux.
12 décembre 2012